La non-mixité est un sujet qui pose débat. Quand pouvons-nous estimer qu’il est nécessaire de se retirer de débats universalistes pour pouvoir discuter, entre-soi, pour avancer sur des problématiques qui nous sont propres ? C’est une vaste question que nous nous sommes posée lors de notre réflexion autour des ateliers des Zikettes.
Inspirées par ce que prônaient les mouvements féministes dans les années 70, nous avons choisi de tenir les ateliers des Zikettes en non-mixité car nous nous sommes rendues compte qu’alors, nous pouvions aller plus loin, plus vite, plus sereinement. Nos ateliers sont des lieux d’expression musicale mais aussi de prises de parole en marge des discours dominants, et ils permettent ainsi aux participantes de s’en émanciper et de (re)trouver leur légitimité.
Ce choix de non-mixité, il nous apparaît essentiel aujourd’hui étant donné la finalité de notre démarche : donner plus de place aux femmes, femmes trans et personnes non-binaires dans nos scènes musicales. Nous aimerions vivre dans un monde où cela ne serait pas nécessaire mais tant que l'égalité des genres sera un sujet de débats, nous croyons sincèrement que des espaces de non-mixité sont nécessaires et précieux.
Déconstruire, se désinhiber, prendre la parole demande de la force et du courage. Et dans une société patriarcale, force est de constater qu’on nous a parfois mal appris à porter notre voix, nos injustices, à partager nos histoires, mais aussi à exprimer nos émotions ou encore nos doutes.
Depuis plus de 2 ans que nous menons ces ateliers, nous assistons à chaque fois à une libération de la parole qui nous fait toutes grandir. Les changements sont profonds et en nous toutes.
La non-mixité n'est pas une fin en soi mais bien un outil. Un outil pour mieux vivre ensemble par la suite.
Julie & Victoria
Comments